J’ai essayé le bénévolat, mais ça s’est mal passé…
Témoignage bénévolat : pas de réponse aux mails, entretien froid, première journée qui se passe mal, accueil inexistant, missions inadaptées, exigence trop importante, aucun remerciement… Nombreuses sont les raisons possibles d’un échec dans une tentative de bénévolat, alors que la personne était motivée ! Aujourd’hui, avec les plateformes en ligne pour rechercher du bénévolat, cela semble plus simple de trouver des missions qui correspondent à chacun. Pourtant, le bénévolat, c’est souvent une histoire de rencontre, de personnes avec qui « ça se passe bien » ou « ça se passe moyen » : impossible de savoir à l’avance… Témoignage.
Témoignage : Je me suis dévouée pour du bénévolat mais cette mission, ce n’était pas mon truc…
Personnellement je me souviens, étudiante, d’avoir participé à une journée d’accompagnement d’enfants défavorisés à une sortie au musée, avec une grosse association. J’en garde un assez mauvais souvenir, le souvenir de ne pas avoir été accueillie, ni présentée aux autres bénévoles. De plus, il m’était impossible de tisser un lien avec les enfants, que je ne reverrais sûrement jamais ensuite, et j’en étais profondément frustrée. J’ai décidé ensuite de ne plus faire de bénévolat « ponctuel » car ça ne me correspondait pas.
Mais je pense qu’une étudiante plus à l’aise avec les enfants, peut-être davantage passionnée par le sujet du musée, aurait probablement passé une super journée à transmettre quelque chose aux jeunes ! Ce n’était tout simplement pas ce que j’aimais faire à l’époque, et d’ailleurs aujourd’hui, emmener mes propres enfants au musée n’est pas ce que je préfère…
Mais ce n’est pas parce qu’une expérience n’était pas géniale, qu’il faut jeter tout le bénévolat et toutes les associations par la fenêtre ! Dans le même genre, j’ai participé à une Bibliothèque de rue pendant deux ans, aux Ulis. On allait tous les samedis lire des livres aux enfants d’une « cité » (c’est comme ça qu’on disait, à l’époque), et j’aimais beaucoup ça. Parce que je préfère lire des histoires qu’aller au musée. Et parce que nous revoyions toutes les semaines les mêmes enfants, et c’est ça qui me plaisait. D’ailleurs je repense souvent à une petite Yougoudou, qui doit être bien grande maintenant, avec qui on lisait tous les samedis « M’Toto », une histoire d’un enfant avec un crocodile. Yougoudou si tu lis cet article, ça me ferait plaisir de te revoir 😉
J’ai des supers compétences de bénévolat mais il n’en veulent pas !
J’ai rencontré aussi des personnes, plutôt diplômées et ayant des compétences fortes d’organisation, de management, ou des compétences techniques pointues et très utiles, se présenter à des associations, une fois retraité-e, disant « je sais faire ci et ça, comment puis-je vous aider ? ». Souvent, ça se passe mal. Le bénévole a vraiment des compétences et veut vraiment les mettre au service du bien commun. Mais les associations sont déjà organisées, ne savent pas comment accueillir une nouvelle compétence même gratuite, ne savent pas gérer la coordination entre un bénévole pointu, et le salarié qui travaille sur les mêmes sujets.
Avec mon association Handissimo, beaucoup de gens nous ont proposé de l’aide ; parfois ça a donné de supers avancées, parfois on n’a pas su quoi en faire, au temps t. Ce n’était pas de la faute du bénévole, ni la nôtre, ce n’était juste pas le moment opportun.
Un autre sujet de déception parfois, c’est quand le bénévole est trop compétent par rapport à ce que l’association peut mettre en place, par exemple sur le volet digital. Alors qu’inversement, dans l’asso d’Amandine “Au Jardin” (un jardin partagé), il y a une bénévole dont le métier est de mettre en place des composteurs pour la ville, elle s’y connaît super bien et ses apports sont très valorisés !
Justement, il existe aujourd’hui des plateformes de mécénat de compétences, qui mettent en relation des associations qui cherchent des compétences pointues (finance, digital, RH, logistique…) et des futurs bénévoles. Peut-être est-il utile de regarder sur ces plateformes s’il y a des besoins ? (voir la liste dans notre FAQ article 9)
Proposer ses services à des associations est une super démarche qui vaut le coup d’être tentée à mon avis, mais si c’est un refus, ne le prenez pas personnellement !
Il n’y avait que des retraités bénévoles, l’angoisse !
Une amie m’a raconté avoir essayé le bénévolat au sein d’une association qui accompagne des étudiants dans leur orientation, mais surprise, elle était la seule jeune, avec minimum 30 ans de moins que tous les autres.
Du coup, même si la mission l’intéressait, ça ne correspondait pas à la vie sociale dont elle rêvait, et elle est allée voir ailleurs.
D’un côté les associations veulent rajeunir leurs bénévoles, de l’autre, ce n’est pas évident pour les jeunes de s’intégrer à un groupe qui n’a pas les mêmes centres d’intérêt, sauf exception bien sûr.
Trouver du bénévolat, c’est comme se remettre au sport 😊
A mon avis, quand on décide de consacrer du temps à une association, il faut prendre le temps, de rencontrer la bonne association, les bonnes personnes, le cadre qui correspond. Il y a d’ailleurs une vidéo d’Amandine à ce sujet.
(Bien sûr, si vous voulez trouver une mission ponctuelle, pas la peine de réfléchir pendant des mois, mais si c’est un projet de long terme, ça vaut le coup!)
Toutes les associations sont différentes, il y en a de toutes les tailles et sur tous les sujets. C’est comme quand on décide de se remettre au sport, on peut essayer le footing (ennuyeux !), une salle de sport (j’aime pas l’ambiance !) et ensuite on va à la piscine avec une copine (voilà ce qu’il me faut !) Et finalement au bout de 6 mois, on décroche parce qu’il fait beau et on reprend plutôt le footing… C’est vrai que les associations comptent sur les bénévoles, et on a peur de décevoir si on change d’avis. Mais un bénévole qui n’est pas à l’aise, n’apporte généralement pas ce dont l’association a besoin, mieux vaut laisser sa place et se rendre utile ailleurs….
D’ailleurs il existe, à Lyon, la plateforme Tous Unis Tous Solidaires, qui permet à de futurs bénévoles d’essayer une mission de bénévolat au sein d’associations partenaires, en étant accompagnés plus particulièrement par quelqu’un de l’association accueillante. Un bon moyen d’essayer en toute transparence, sans complexe !
Les déçus du bénévolat : associations, à vous de jouer !
D’après France Bénévolat [1], des millions de personnes ne veulent plus donner leur temps parce qu’elles ont été déçues par le milieu associatif, et 25% d’entre elles jettent l’éponge car elles considèrent que l’association est mal organisée. Mais il y a plein d’associations bien organisées ! Quand vous vous renseignez, n’hésitez pas à poser les questions importantes pour vous ; si vous cherchez, par exemple, quelque chose de bien organisé demandez comment c’est organisé !
Les associations sont maintenant conscient de l’importance des bénévoles. Le minimum est d’être courtois, de ne pas décourager la personne, peut-être de la réorienter vers d’autres acteurs Après, les bénévoles chargés de l’accueil des bénévoles 😉 sont parfois rares et n’ont pas forcément le temps de gérer toutes les sollicitations, il faut le comprendre.
Une expérience ratée, ça arrive, n’en faisons pas tout un plat non plus
Le bénévolat, on peut l’essayer et changer d’avis. Si on n’a jamais essayé, comment savoir si ça va nous plaire ? Un bénévole utile est un bénévole heureux (et réciproquement), et personne ne trouve son bonheur au même endroit, c’est personnel…
C’est frustrant, décevant, révoltant parfois, quand une expérience de bénévolat se passe mal. On a perdu notre temps et on a l’impression de décevoir l’association. Mais si tout se passait toujours super bien en ce bas monde, on le saurait, non ? Donnons-nous le droit à l’erreur et recommençons autrement car se lancer dans du bénévolat c’est vraiment une très bonne idée à la base 😉
A mon avis, lorsqu’une expérience se passe mal, on peut toujours en tirer des enseignements sur soi-même. Pourquoi ça ne m’a pas plu ? Qu’est-ce qui est important pour moi finalement ? Qu’est-ce que j’ai découvert et que je peux accepter, qu’est-ce que je ne peux pas accepter ? Et la fois prochaine, ce sera mieux !
Témoignage bénévolat par Ségolène Frandon
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[1] Source : « Bénévoles… Et vous ? » Dirigé par Anne Dhoquois, éditions Autrement, 2011. Oui ça date un peu, mais est-ce que ça a radicalement changé depuis ?
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